1
Un voile tramé de filantes écartées couvre les doigts évasifs
L’araignée d’or tisse une rive jaune
Chocs défilés
caresses de paume
perles qui gouttent du peigne fugace
Le sable furtif
crible futile
attise l’enfant pourvu de secondes
2
La griffe immobile est preuve d’antique
D’or elle a blanchi et poli jusqu’à l’os
Fichée dans le sable
éventail impuissant
peigne inutile de cheveux disparus
Elle porte le temps avec elle
3
Main de sable
pain d’épices
masse frittée grignotée de durée
Les ongles cernés de départs furtifs
Contours affaiblis
molle structure
pyramide écoulée en sillons séculaires
Elle pose sans bruit sa paume sur la mer
4
Lumière d’août
corps éteint d’être fort comme le miel
Lumière d’août
rêve figé
Clarté matérielle épaisse de mirages
ondes doublées d’ondes plus liquides
Lumière d’août a le son de rebonds assourdis
5
Noir et ocre
corps éclat
Fente et peau de lumière
trou d’étoffe publique
Ocre et noir
tendue de fierté
la femme précise affûte le sourire
6
La lente pâleur des mouettes équivoques
les cris
les fientes
La blancheur indifférente
La grève taraudée de petits trous pâteux
des pas baveurs de voyeurs attardés
Les rayons finissants
anguilles véloces
bronzent le sable mouillé