La finale de mes nuits brèves est une tortue
L’absence de ton corps dur est un lièvre farouche
que j’apprivoise
que j’appréhende
Le ton osé de ta force
les mots courts de ta bouche
la fadeur aplatie de mes membres nus et faibles quand tu me dévalises
je les serre dans ma bouche
ils ne s’évadent pas
L’aube transpire de déplaisir sur les draps refroidis
Une inspiration m’attendrit et ta bouche rêvée me couvre d’haleine
un faux souffle m’échauffe et ta main griffue me trouve de travers
un rêve me ramène
à destination
à disparition
Les fenêtres embuées masquent mon visage
les cris des enfants piquent dans ton absence
une trace insistante gravée sur mes draps
Carapace de velours pour éviter l’ennui
carapace de plastique isole ton conduit
ma vie s’enspirale autour de ton passage
Un musc différent malmène mes souvenirs
un corps te remplace
un envahisseur
Plaisir donné
plaisir perdu
pas envie d’être élue
tu es irremplacé