Carmine est pure diseuse
Ses mots brisent des clamps rouillés
S’évadent de pièges engluants se libèrent d’ardeurs grinceuses
Carmine disperse les insomnies
Ses phrases géantes étouffent les ombres
Ses mots sont rondins, balles féroces, chaudes brassées, soulèvent le vent
Sa voix à grande vitesse, rotative et cinglante, concasse et expulse les fragments d’une roche rare et jaune
Carmine est sérénissime
Ses cheveux sont flagrants, filaments d’étoffe comestible
Ses pupilles, parois fragmentées d’un miroir naturel, contrent le soleil
Durs ou aimants, les pieds massés de parcours chaotiques, ses mots libèrent une intègre pitié
Pleine d’azur, d’outrances marines
Sur un arbre tordu, couchée elle expose le salut élégant, l’art de l’esquive ou celui du couperet
La dureté de la marche, de l’effort inlassable
L’ardeur de la nage, l’ange de la noyade
Ou la joie de l’envol, l’extase de la chute
Carmine est pure diseuse
Maîtresse sans pareille sous mon ciel lunaire