Le flot des notes, lent et puissant, embarque sans prévenir.
Le mouvement né, on est bien emporté aux rondes des bassons, aux cornes gravissimes, aux lointaines percussions. Le corps en vibration tout entier accompagne, on se croirait dormir dans une cage ondulante.
Quand soudain ! Ardeurs aigrelettes, légèretés métalliques, aiguilles et vaguelettes qui pincent les nerfs. Les aigües sont arrivées, impossible de lutter. Leur chemin dégagé, les notes circulent, contournent les défenses, elles s’invitent au fond de l’inconscience. Là où ça pleure. Là où ça crie. Là où ça jouit. Les notes électriques déchargent et s’incrustent. Piercings au cerveau, aimables banderilles, acupunctrices de l’esprit, elles transpercent en douceur.
Et les larmes suivent.