La glissière

Le bruit de la glissière rythme la vie sous la tente Glissière qui ferme et protège Qui ouvre et permet Le bruit sans façon d’annoncer l’air qui entre le vent qui tutoie la pluie qui nettoie Le bruit de la glissière assaisonne le réveil de son onde Elle invite l’extérieur au creux de la toile […]

La peur, l’argent

Peur du manque qui étreint et cajole à voix basse dans le creux de l’esprit pour dire d’aller Allez va gagner ! Allez va emplir ! Allez ! Peur du vide de se voir maigre et nu, de ne pas de ne plus Peur d’être indigne de l’autre, le gros père l’articheur de première Allez […]

La répétition

Écrire comme en musique. Comme on compose une partition. Avec boucles, samples et répétitions. Avec refrains et leitmotivs. Faire de deux mots une chanson, faire de douze notes un thème à l’infini, écrire en boucle comme se chante Barbara Streisand. Écrire comme en musique. Se laisser flotter, se laisser porter se sentir agi de la […]

En passant

Monet se voit en passant, sans vraiment regarder, au coin de l’œil le périphérique bien allumé. Monet se voit en plongeant, emporté par les vagues et les fleurs, les lianes humides et les roseaux glissants. Monet se voit en marchant sans jamais s’arrêter, en plissant les yeux pour faire apparaître l’infini dans l’œuvre terminée. Monet […]

Rock’n’ritual

Le rock est mon chapelet Les accords et les riffs défilent entre les doigts de ma tête Je compte les Charleston égrène la grosse caisse Énumère les basses J’attends le solo et la voix du héros Le rock est mon chapelet du matin du midi et du soir Rythme litanique de musique endiablée Le rock […]

Le rythme la bouée

Les percutes te rassurent elles te font du ménage enlèvent les doutes qui t’aspergent de tristesseEssayer essaye de chanter en silenceEssayer essayer de danser immobileRetenir jusqu’au bout les paroles basculantes les phrases répétitives les adresses impossibles Essayer échouer et couler Le rythme comme une bouée t’assure le nez te lève la tête ses esprits combatifs […]

L’aura des mots morts

Écrire comme on peint. Des couches et des couches de mots qui se mêlent, s’imbriquent et se superposent. Qu’à la fin on ne voie que le tout dernier, un simple mot, mais riche. Coloré. Imprégné de tous ceux qu’il aura effacés. En lui, l’aura des mots morts persiste longtemps.

Pages blanches

Une histoire d’un nouveau monde s’est écrite sur du blanc A partir de rien Imaginaire invention Toute histoire est permise Toute histoire est voulue Tout passé aboli Tout passé est tu Grandes villes d’un nouveau monde Emblématiques imposées D’avant, rien ne subsiste ? Traces et reliefs Ossements et archéologies Vestiges pétrifiés vies fossilisées Mais d’avant, […]

Se dire ce qu’on se doit

Se dire ce qu’on se doit Se le voir se le redire A chaque fois se l’avouer Ne pas oublier l’emprunt dérobé la phrase chopée la métaphore virale La phrase rigolée qui se prend au sérieux Se dire ce qu’on se doit et rester en harmonie à la terre aux humains aux paroles d’un soir […]